20070319

Le temps de la quête

Ce matin, on peut lire en une de "Vigile":

"Ce prétendu règlement du déséquilibre fiscal par le gouvernement Harper constitue la plus grosse « commandite » de notre histoire, la plus grossière manoeuvre pour court-circuiter la démocratie québécoise, pour manipuler l’opinion publique, pour acheter l’allégeance des Québécois avec leur propre argent."


Faites-moi rire...

Après nous avoir emmerdé pendant quatre ans avec le "déséquilibre fiscal", son règlement imminent ne serait soudain rien de moins qu'un assaut machiavélique pour "court-circuiter la démocratie québécoise"...

Le gouvernement fédéral est aux souverainistes québécois ce qu'Israël est aux musulmans: un échappatoire commode pour masquer leurs propres échecs, leur propre incompétence, leur propre insignifiance et par dessus tout, leur propre incapacité à gérer leurs affaires intelligemment.

Affirmer que l'on tente "d'acheter les Québécois avec leur propre argent" relève du délire pur et simple. Cet argent n'est rien d'autre qu'un transfert de fonds des provinces riches vers une province pauvre (le Québec). Ou si vous préférez, un chèque de BS bonifié.

Écrire un telle idiotie, eh bien c'est un peu comme si un Somalien déclarait que l'aide internationale reçue par son pays lui revenait de droit. Qu'on lui retournait une somme qu'on lui aurait volé. Bref, c'est n'importe quoi.

Le Québec vit au crochet des autres provinces depuis des lunes. Le "déséquilibre fiscal" tient simplement à ce que le gouvernement fédéral, depuis une dizaine d'années environ, gère ses affaires de façon intelligente et engendre des milliards en surplus budgétaires, tandis que le Québec, pourtant pauvre comme Job, dépense de façon irresponsable dans une panoplie de programmes sociaux et autres services tout aussi inefficients qu'inutiles dont il n'a pas les moyens de se payer. C'est aussi simple que ça.

Cet argent s'ajoute aux milliards que le Québec reçoit déjà du fédéral, argent qui n'est pas non plus "son argent" mais bien celui des Albertains et des Ontariens, qui de leur côté reçoivent en transferts fédéraux un montant nettement inférieur à celui qu'ils versent.

Autrement dit, ce sont "eux" et non "nous" qui paient pour le gel des frais de scolarité, les CPE, les tarifs d'électricité à rabais, etc.

Regardez bien nos politiciens sans orgueil s'auto-congratuler du montant de l'aumône, fiers de leurs statuts d'éternels assistés recevant le même chèque à deux adresses.

Y'a pas de quoi être fiers...

2 commentaires:

Renart Léveillé a dit...

Bonjour, on vient tout juste de me faire de la publicité pour votre site. En général, la vision que vous proposez sur les sujets m'attriste.

En fait, c'est normal car je suis un artiste (c'est-à-dire quelqu'un qui n'a pas le droit d'avoir sa propre vision, peut-être un peu déformée par l'utopie je l'avoue, mais la vôtre l'est tout autant par le matérialisme). Et je ne vous dis même pas que je suis à gauche, j'y penche pour contrebalancer à ma manière, car je suis assez centriste, je prône un équilibre qui demande parfois des solutions aux antipodes.

Donc je ne cracherai pas ici sur vous car vous me semblez assez intelligent pour faire des analyses, quoique d'une manière trop manichéenne à mon goût.

Quant au sujet du texte sur le déséquilibre fiscal, vous semblez a priori croire que la date de tombée du budget fédéral relèverait d'une quelconque tombola, qui ne vient en rien faire de la propagande fédéraliste au moment même des élections pour graisser la patte des électeurs indécis et mous (peut-être que je me trompe sur votre opinion là-dessus...).

Mais j'aimerais comprendre ce que vous prônez, que le Québec tombe vraiment dans la dèche, mais pour prouver quoi? Que les péquistes, donc les gogauchistes (il ne faut pas oublier qu'il y a une faction très à droite dans le PQ), depuis le début du projet souverainiste, ont scrapés les finances du Québec? Ça serait oublier les libéraux... et ce sont aujourd'hui les adéquistes qui vont régler tous les problèmes, laissez-moi rire! (En plus d'être centriste, je ne me reconnais pas vraiment entièrement dans aucun parti... Pour comprendre mon point de vue, vous pouvez lire le texte plus bas, sur mon blogue, "Le Phénomène des blogues: vers une démocratie technologique".)

Je ne suis pas très fort en économie ni en histoire mais je sais par contre que le fédéral a fait du ménage à Montréal et transféré ses pénates à Toronto depuis que l'option indépendantiste a pris de l'ampleur. Je suis encore canadien, donc je m'attends (en tant que québécois) à obtenir réparation quand je sens qu'on m'a mis des bâtons dans les roues... Et quand je vois du favoritisme économique évident du côté de l'aéronautique (domaine pourtant prétendument concentré au Québec), j'en tire des conclusions... C'est comme si le fédéral imposait des retombées directes pour le Québec sur le pétrole des Albertains (ce qui revient presque au même, selon votre lecture)! Alors, il faudrait se décider: ou nous formons une grande nation canadienne, ou nous devenons des états unis du Canada!

Enfin, je pense qu'il y a moyen d'avoir une économie florissante sans mettre les pauvres à la rue. Qu'il y a manière de faire payer un peu plus les riches sans pour cela leur faire faire faillite. Je pleure pour les pauvres mais pas pour eux...

Renart Léveillé a dit...

Merci d'avoir publié, c'est tout à votre honneur!