France: une vague ou un tsunami bleu?
Radio-Canada.ca
Les Français retournent aux urnes, dimanche, pour le second tour des élections législatives visant à désigner 467 des 577 députés de l'Assemblée nationale.
Le scrutin devrait donner une majorité absolue à l'Union pour un mouvement populaire (UMP - droite) du président Nicolas Sarkozy, élu le 6 mai dernier.
Cent-dix députés ont été élus dès le premier tour, le 10 juin, dont 109 de droite et 1 seul socialiste.
Selon les projections des instituts de sondages, l'UMP devrait pourvoir jusqu'à 470 sièges à la prochaine Assemblée nationale, contre 90 à 160 pour les socialistes.
En remportant au moins 400 sièges, l'UMP disposerait d'un pouvoir législatif garanti pour les cinq prochaines années. L'Assemblée nationale sortante comptait 359 députés de l'UMP et 149 du Parti socialiste (PS).
Le scrutin a débuté dans les territoires d'outre-mer, dont Saint-Pierre-et-Miquelon, qui votent avec un jour d'avance par rapport à la métropole. Au total, 44 millions d'électeurs sont appelés aux urnes.
Bipolarisation de la scène politique
Le PS espère mobiliser en sa faveur une partie des 40 % d'électeurs qui se sont abstenus au premier tour. La rivale malheureuse de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle, Ségolène Royal, a appelé au « sursaut » des électeurs de la gauche et du centre pour « ériger un barrage au tsunami bleu », en référence à la couleur de l'UMP.
En cas de déroute, la crise qui sévit actuellement entre les partisans de Ségolène Royal et leurs rivaux risque de s'aggraver.
La nouvelle assemblée qui sortira des urnes dimanche consacrera en tout cas la bipolarisation de la scène politique. En dehors de l'UMP et du PS, seul le parti du Nouveau Centre, rallié à Nicolas Sarkozy, a de réelles chances de dépasser la barre des 20 % pour former un groupe parlementaire.
En déclin, le Parti communiste n'aurait que de 6 à 15 députés et les Verts, entre 0 et 3. L'extrême droite du Front national n'a qu'un seul candidat en lice au second tour. Il s'agit de Marine Le Pen, la fille de son leader Jean-Marie, qui n'a que peu de chances d'être élue.
Quant au MoDem, le parti du centriste François Bayrou qui avait obtenu 18,57 % des voix au premier tour de l'élection présidentielle, ne risque de ne faire élire que quatre députés
Le bilan de l’ère soixante-huitarde est accablant. Il est fait de malaise économique et de grands tournants manqués ; d’endettement accéléré et de compétitivité érodée ; d’une société fragmentée et désemparée, livrée aux caprices des corporatismes en folie ou des minorités violentes ; d’une culture engluée dans la victimitude compassionnelle ; d’une politique confisquée par les torcheurs énarchiques de dossiers ; d’une mégalomanie aux fantasmagoriques ambitions en politique étrangère. Bilan dressé – le deuxième tour de l’élection présidentielle ne changera pas « la vie », mais il pourrait permettre de solder l’inventaire, de tirer un trait, et de changer tant soit peu de direction. On versera quelques larmes sèches sur les perverses et coûteuses chimères d’une génération en faillite, mais on lui intimera surtout de faire place nette et, enfin, pour une fois, de se taire. Qu’elle boive le calice jusqu’à la lie, la bouche pleine lui permettra au moins de garder le silence. Place aux autres !
