Il existe au Québec comme ailleurs une majorité de sens commun qui préfère la loi et l’ordre à la complaisance envers les délinquants, qui ne se glorifie pas de ses impôts élevés, qui ne tolère plus l’hégémonie sur l’école d’un pédagogisme débilitant, qui ne supporte plus le ralliement de l’intelligentsia à la vulgate altermondialo-écologiste, qui croit nécessaire de restaurer le mérite individuel contre la systématisation d’une culture de l’irresponsabilité et surtout qui se désole de la faible représentation d’un certain bon sens dans le discours public. C’est parce qu’il est parvenu à politiser ce sens commun qui sert toujours de matière première au conservatisme à l’occidentale que Stephen Harper est parvenu à gagner la confiance de plusieurs Québécois. Ce n’est pas malgré son conservatisme qu’Harper est parvenu à gagner la sympathie des Québécois, mais grâce à lui.
Paradoxalement, les souverainistes, qui se sont enfoncés dans un cul-de-sac progressiste en transformant la question nationale en un affrontement entre le Québec « de gauche » et le Canada de « droite » sont les premiers responsables de la popularité actuelle du pouvoir conservateur. S’ils désirent éviter une désastreuse marginalisation, ils auraient avantage à se réconcilier avec cette majorité de sens commun qui s’est moins éloignée d’eux que ces derniers ne se sont éloignés d’elle. Le souverainisme ne doit plus être la poursuite du progressisme par d’autres moyens. Les souverainistes devront bien finir par renouer avec le pays réel. Sinon l’histoire à venir s’écrira malheureusement sans eux.
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